Dimanche 3/8 : Sortie de pêche sur les Mosteiros, les 2 îlots placés dans l’axe de Punta Capitao en sortant au nord de la baie de San Antonio. Le plus grande accueille la balise NE de l’île. Au N des îlots de grandes plaques en 7-10m avec de gros rouges. Plus loin, sur le sable des bancs de barra. Les gros barra se trouvent à proximité de la pointe extérieure de la petite Mosteiros : le tombant des 250m n’est pas loin. De l’autre coté, à proximité de la passe entre la grande Mosteiros et Principe, on peut rencontrer le barra géant de 25-30 kg, de ceux qui ressemblent à un tronc d’arbre. Toujours solitaire.
Samedi 2/8 : Arrivée à Principe. De l’avion, on aperçoit quelques bribes de l’île, toujours dans les nuages.
Le coucou à hélices se pose sur une piste de brousse après que l’on ait fait fuir les cochons qui divaguent.
Premiers contacts faciles avec les gens du coin. D’un caractère réservé, cependant, on m’a vite identifié grâce au tube PVC des fusils et à ma pipe. CARLOS qui m’a connu lors de mon 1er voyage, nous arrange le coup du taxi jusqu’à SAN ANTONIO qui est distant de 3-4km (70 000d).
GOLFE DE GUINEE : ARCHIPEL DE SAO TOME & PRINCIPE
Comment y aller
Via Lisbone. A l’époque billet bon marché par la Tap, relayé depuis par Air Luxor. Prix du billet Lisbone <-> Sao Tome 735 € en 2002 et 440 € pour un enfant < 12 ans.
En sus prévoir de payer des taxes d’aéroport à la sortie du territoire.

A cela s’ajoute le billet Sao Tome - Principe qui est de 76 USD par adulte (49 USD chld) pour un aller simple. En tout 1 157 d.
En comparaison, le vol A-R est moins cher 135 USD, mais je prévois un retour par bateau.

Vendredi 1er août 2003—aéroport d SAO TOME—Golfe de Guinée—24h de voyage—décalage horaire : 2h.

Règles de conversion monétaire :
15 USD = 138 000 Dobras
1USD = 9 360 D
1 € = 10 400 d. On divisera par 10 000.
Les tarifs pour prestation touristique (hôtel, loc, avion etc..) sont exprimés en USD.
Taxi aéroport = 5 USD/ 50 000 d.
Bon là, je rallonge à 15 USD, comme le gaillard se démène pour nous obtenir un vol au plus tôt sur PRINCIPE.

On loge à l’hotel BAIA pour 40 €. Les tarifs d’hébergement sont chers sur l’île de SAO TOME. C’est toujours le cas quand les infrastructures sont presque inexistantes. Le tarif de 40€ est dans la fourchette basse.

A-M à la plage, près du fort. (cf. carte STM)

Revu MARIO qui ne restera que quelques jours. Il quitte son poste d’instituteur et est affecté à l’équipement et aménagement du territoire. Son père—secrétaire d’état sur PRINCIPE—nous loue un appartement.
PRINCIPE possède son propre gouvernement fédéral avec 1 ou 2 ministres et 2 secrétaires d’état. Cette relative autonomie, explique que le putch de juillet n’a eu que très peu de répercutions sur PRINCIPE. Les évenements évoqués juste avant mon départ dans la presse internationale, sont dédramatisés sur place. Il s’agit simplement de signifier au gouvernement que la manne pétrolière qui doit transformer l’archipel en la Suisse de l’Afrique ne doit pas s’évaporer dans les poches du pouvoir, comme c’est souvent le cas en Afrique. Pas de guerre civile, donc, et c’est pas plus mal.
Mon budjet vie sur PRINCIPE
70 000 d : chambre
10 000 d : pdj
8 000 d : repas
50 000 d : divers
———————
138 000 d

Revu SABINO, qui est mon marin. Je lui donne mes tarifs pour la pirogue + essence + accompagnement sur ma sortie de pêche.
430 000 (50 USD) pour une sortie longue (LONGE)
250 000 (27 USD) pour une sortie courte (PERTO)
480 000 pour une journée SPECIAL (!)
Bien entendu, le notion de sortie longue/courte est très variable, dépendant de la distance (10 ou 20 km), de la durée (1 ou 1/2 dia) et de la quantité de poisson que je lui rétrocède et de l’état de la mer. De toute manière, comme il ne ménage pas sa peine, je discute peu sa vision des choses. D’autant que mon portuguais est assez pauvre.
L’essence est devenue assez cher sur STM, la part de carburant est de 180/430 kd .
Voir feuille de nego.

Langue : On parle portugais sur SAO TOME, mais CARLOS et MARIO, tout deux instituteurs, parlent couramment le français, qui est enseigné à l’école.

Sphyraena barracuda
Family: Sphyraenidae (Barracudas)
Order: Actinopterygii (ray-finned fishes)
FishBase name: Great barracuda
Max. size: 200 cm TL (male/unsexed; Ref. 7251); max. published weight: 50.0 kg (Ref. 6949)
Environment: reef-associated; brackish; marine ; depth range 0 - 100 m
Distribution: Indo-Pacific: Red Sea and east coast of Africa to Hawaii and the Marquesan and Tuamoto islands. Western Atlantic: Massachusetts (USA), Bermuda, and throughout the Caribbean Sea to Brazil (Ref. 9626). Eastern Atlantic: Sierra Leone, Côte d'Ivoire, Togo, Nigeria, Senegal (Ref. 6949), Mauritania (Ref. 5377), St. Paul's Rocks (Ref. 13121), and São Tomé Island (Ref. 34088).
Biology: Found predominantly at or near the surface (Ref. 6949). Juveniles occur among mangroves, estuaries and shallow sheltered inner reef areas; adults occur in a wide range of habitats from murky inner harbors to open seas. Diurnal and solitary, but can also be found in small aggregations. Feeds on fishes, cephalopods and sometimes on shrimps (Ref. 9626). Sold fresh. Utilized also dried or salted (Ref. 9987). Although this species is ciguatoxic elsewhere throughout its range, it has not been reported to be poisonous in the eastern Atlantic (Ref. 6949). Rarely attacks humans, usually with one quick, fierce strike, which, although serious, is rarely fatal. The world's record on hook and line is a 5.5-ft. fish taken in the Bahamas that weighed 103 lbs. (Ref. 13442).
Mardi : Sortie pour la journée sur Ilheu Caroço. Trajet aller, 1h de mer avec notre petit moteur de 9cv, dans les conditions les plus favorables. De la mer, Principe est magnifique, tout en pitons rocheux couverts de forêt primaire. Plages superbes et préservées.
Les rencontres sont rares en mer et c’est plus souvent une baleine ou un dauphin qu’une barque de pêche. Je dois être le seul étranger dans le coin.
SABINO est un fier marin, campé à l’avant du bateau par tous les temps. On discute peu.
Cette fois l’eau est glauque. La saison des pluies est en avance de 2 mois. Elle démarre en principe fin août –mi septembre. Cette année, j’arrive après 2 semaines de pluie tropicale , tombée sans discontinuée, nuit et jour, rivière en crue, glissement de terrain et soupe glauque et verte en mer. Chasse dans le bouillon, autour des îlots. J’entends plus que ne voit de gros rouges dans les blocs du fond dans peu de fond. Houle musclée. Je gache une flèche dans une ombre d’une dizaine de kg. Emportée.
Pêche médiocre avec une petite carangue de 4-5 kg, que je laisse à mon marin.

L’îlot Caroço est un pain de sucre de 100 m de haut à 1 mile de la côte. Le rocher est couvert de forêt et de bananiers, le sommet est auréolé d’oiseaux de mer. Pêche au pied des falaises dans un décors impressionant. En septembre, les BALEIA se regroupent dans la passe. Ce doit être des Rorquals, difficile de les approcher à moins de 50m, mais dans l’eau leur sifflement est perceptible. Cette fois, nous sommes trop tôt en saison.

 

L’eau est beaucoup plus claire. Sabino me lâche au nord de l'île dans la zone des 10m. Je pars du bord pour décrire une boucle qui m'amènera, par l'extérieur, sur la bordure du tombant. En principe cette stratégie rend bien avec des bancs de barra de 7-15kg qui tournent sur les fonds de 20m au bord du sec. Les petits individus arrivent souvent en éclaireur, tout près du bord. Cette fois pas de trace de juvénile, je sais que les gros ne seront pas là.

Pendant ce temps, Sabino a accosté pour chercher des bananes à terre. Il sait que je n'aime pas trop cela car je peux très vite avoir besoin de la pirogue en assistance quand le poisson est flêché. Justement, je croise un requin gris à la fin de mon parcours. Aucune prise, je ne présente aucun intérêt pour lui. Ce genre de rencontre peut être beaucoup moins confortable en remorque derrière une grosse prise.

On passe de l'autre coté de l'île. Houle et courant fort, mais eau cristaline. Dans la passe, entre le rocher de la balise et l'îlot, un gros rouge me file entre les pattes. Le fond est constitué de gros blocs, très creusés avec des petites clairières sabloneuses. C'est idéal, mais le courant est fort pour pêcher à trou. Je remonte quelques petites carangues à la dérive, puis je pars sur le rocher de la balise. Le courant est puissant et je suis obligé de me coller à la roche pour avancer. Au fur et à mesure de la progression, les ombres au fond se multiplient. A la pointe du rocher, Le courant s'annule. Je ventile dans cette zone de calme et effectue des agachons dans le bleu à 15m sur un banc d'une vingtaine de barras de belle taille qui tournent au fond. Le tir est facile. la remonté du poisson dans la pirogue l'est moins. Chaque prise m'oblige à refaire le parcours à contre-courant pour retourner à mon poste. Au 5ème tir, le poisson réussit à me tirer hors de la zone de calme et me traine dans le courant. Je passe de l'autre coté du rocher et la pirogue n'est plus visible. J'ai l'impression que Sabino et son équipier ont des problèmes de moteur et dérivent dans une autre direction. Mon poisson me tracte aisément vers l'extérieur. Je flotte au dessus du bleu et la houle a forcit. Il faut 20mn à la pirogue pour me rejoindre. On décide de rentrer au port.

Jeudi : pluie toute la matiné, L'après-midi Carlos m'a demandé de faire les photos du mariage de sa nièce. Avec l'humidité ambiante et les sorties en mer, mon appareil à commencé à rouiller. Je n'ai pas de boitier étanche et pas de flash et je doute d'arriver à faire des photos correctes. De fait une fois sur deux l'obturateur ne s'ouvre qu'à moitié.

Dimanche : Pêche sur GALE qui est un petit rocher à 1 mile de la côte. La encore, le trajet en pirogue est de l'ordre d'1 à 1h30, près de 3 heures avec le retour.

J'évoque avec Sabino la possibilité de nous rendre de l'autre coté de Principe, à la Baia des Agulhas. Il me laisse entendre que les très gros barras sont là bas sur le cap. Je nourris également le projet de faire le trajet sur les Tinhosa, au large à près de 10 miles. Mais décidément ce n'est pas raisonnable sur cette pirogue et sans moteur de secours. Sabino ne semble pas effrayé par cette idée, pourtant. L'autre jour, nous avons remorqué une barque de pêche qui dérivait vers le large. Plus d'essence et pagaie perdue.

Le site de GALE est intéressant